1️⃣ L'occasion fait le Maire - La genèse du nouveau skatepark

⏺︎ La genèse du nouveau skatepark ⏺︎


1️⃣

  - L'occasion fait le Maire -


À ma missive d’alerte du 12 mai 2021, adressée au haut responsable municipal de la cité des luthiers, il ne fut donné qu’une réponse un brin tardive : ma convocation, fin juin, à une première entrevue avec son fidèle adjoint aux sports, histoire d’«ouvrir un débat sur [ma] préoccupation en rapport avec le skatepark ».





Une préoccupation qui, selon les dires de cet interlocuteur, aiguisa soudain l’intérêt de la municipalité pour la potentielle réalisation d’un tout nouveau site de glisse. 🛹

Non pas vraiment dans l’optique d’améliorer nos conditions de pratique, pourtant dangereuses depuis belle lurette (...) ⚠️ – auxquelles les élus n’avaient prêté strictement aucune attention jusqu'à mon courrier – mais surtout parce qu’un tel projet représentait un joli coup de communication auprès de la jeunesse. 😎

🫰De surcroît, une opportunité financière se profilait alors : en agissant vite et bien – deux qualités allant rarement de pair – l'équipe municipale pouvait rattacher cet ambitieux projet à une demande de subventions déjà en cours pour les nouveaux jeux d’enfants du vieillissant parc Mougenot.

Petite futée. 🦖





« Monsieur le Maire,

Si les sports de glisse urbaine, notamment le skateboard, le roller ou le BMX, se sont propagés au sein de l'Hexagone au cœur des années 80, c'est surtout depuis le début des années 2000 que ces disciplines se sont progressivement popularisées, jusqu'à prendre place aux Jeux Olympiques de Tokyo cet été pour le skateboard, devenant au passage le deuxième sport national au Brésil. Aujourd'hui, le taux quotidien d'occupation d'un skatepark est sans commune mesure avec celui d'un terrain de tennis ou même de football.

Utilisant d'abord les éléments du mobilier urbain, les adeptes de ces disciplines, auxquelles s'est plus récemment jointe la trottinette, profitent aujourd'hui de skateparks entièrement dédiés à ces pratiques, mis en place dans de nombreuses communes. À ce jour, plus de 2 600 skateparks sont recensés en France, dont celui de Mirecourt depuis plus de 20 ans, et ce chiffre est en croissance perpétuelle au fil des ans.

La présence d'un skatepark sert en effet de nos jours l'image de la ville. En termes de tourisme, les bénéfices sont également significatifs avec une population croissante toujours à l'affût de nouveaux modules à « rider ». Un espace dédié à la pratique des sports de glisse urbaine est avant tout un excellent moyen de répondre à une forte et grandissante demande, et l'investissement reste minime rapporté au nombre de pratiquants, aussi bien locaux que visiteurs. Bien plus qu'un simple équipement sportif, le skatepark dynamise la ville. Il ne faut pas y voir là un simple lieu de pratique pour les aficionados de ces sports, mais également un espace d'animation, un lieu d'échange, un espace familial et un lieu de rassemblement vecteur de lien social. Ainsi, toutes les personnes présentes sur un skatepark ne sont pas forcément des pratiquants (parents accompagnant leur(s) enfant(s), amis des pratiquants, passants curieux, riverains, spectateurs, etc.) et les pratiquants qui s'y retrouvent au quotidien, de tout âge, de tout sexe, de toute origine, de toute classe sociale et de tout niveau, n'ont alors plus aucune différence une fois qu'ils pénètrent en ces lieux. Les valeurs de notre drapeau, plus que jamais bafouées à l'heure actuelle, demeureront toujours à l'honneur dans les skateparks, véhiculant en sus respect, tolérance, solidarité et tant de valeurs humaines, tout aussi bénéfiques à la société qu'elles sont un frein, en nos communes, à la délinquance.

Si le budget alloué au skatepark va déterminer l'importance du projet lors de son élaboration, un budget limité ne veut pas forcément dire que le skatepark sera nécessairement succinct ou de piètre qualité. C'est avant tout sur deux détails fondamentaux que va se jouer la réussite d'un tel projet :
– Il faut ainsi en priorité lui définir un lieu approprié. Le choix d'implanter un skatepark dans une zone sensible peut par exemple conduire à une désertification, des dégradations ou des conflits, comme ce fut le cas du skatepark de la Cité des Luthiers lors de son inauguration en 2000 à proximité du campement des gens du voyage. Le site retenu se doit donc d'être un lieu convivial pleinement intégré dans la vie locale. On retrouve ainsi des skateparks en plein centre-ville (à condition, bien entendu, que ceux-ci ne soient pas implantés à proximité des habitations), ou bien encore à proximité de complexes sportifs ou au cœur des parcs. Définir un lieu qui conviendra aussi bien à la municipalité qu'aux pratiquants est donc primordial.
– Le choix des revêtements est également capital. Le matériau des surfaces de roulement doit en effet répondre à certaines exigences. C'est sur ces surfaces que les pratiquants chutent. Lorsque l'on implante un square ou une aire de jeux pour enfants au sein d'une ville, on porte toujours une attention toute particulière au revêtement du sol de ces parcelles ludiques et de délassement pour petits et grands, afin de pallier toute blessure en cas de chute. Il en va de même, et encore plus, pour les skateparks où les chutes font partie intégrante des sports de glisse urbaine. Il faut ainsi que la surface du sol soit lisse pour amortir les chocs et augmenter la sécurité, tout en étant suffisamment dure et plane pour ne pas faire perdre de vitesse aux pratiquants. À l'heure actuelle, si se conformer à la norme AFNOR NF EN 14 974+A1 n'est pas une obligation pour les skateparks dans l'Hexagone, force est de constater qu'avec la piètre qualité de son sol et ses modules non entretenus, le skatepark de Mirecourt ne peut plus y prétendre et met en outre ses utilisateurs en danger.

Il existe deux types de skateparks : ceux élaborés à partir de modules préfabriqués et ceux tout en béton. Chacun a ses avantages et ses inconvénients et il est important pour les municipalités d'en discuter en amont avec les pratiquants locaux pour faire le juste choix avant de se lancer dans une telle entreprise. En optant pour des modules métalliques en 2000, la ville de Mirecourt a fait le choix de mettre en place un espace évolutif, facilement déplaçable, pouvant être construit au fur et à mesure en fonction des contraintes budgétaires et du besoin des pratiquants (comme l'ajout d'une micro-rampe en 2005) et ce alors qu'il n'y avait point une aussi forte demande qu'aujourd'hui et que les skateparks n'étaient pas encore légion. Sa mise en place fut donc une chance pour les jeunes de la ville, et le nombre de pratiquants a décuplé en un éclair, imposant rapidement le skatepark de Mirecourt comme un espace clé de la vie quotidienne des adolescents. Mais le choix d'une aire élaborée à partir de modules demande un entretien régulier (tous les 3 ans, suivant les conseils des constructeurs de modules), et une surface adaptée à leur pose, ce qui n'est malheureusement pas le cas à Mirecourt.

Malgré tout, après 21 ans d'existence et de bons et loyaux services, le skatepark de la Cité des Luthiers jouit à ce jour d'une seconde jeunesse en termes d'affluence, et ce en dépit de son mauvais état, principalement causé par un manque de communication entre la municipalité et les pratiquants. C'est pourquoi nous avons récemment décidé de manifester notre mécontentement vis-à-vis du sort réservé à nos installations par le biais d'un précédent courrier, et projetons à présent, poussés dans cette direction par M. Walter, de créer une Association loi 1901 ces prochaines semaines afin de rassembler nos voix, de mettre divers projets en place si les installations le permettent dans le futur, et de nous unifier pour une même cause : redorer le blason de notre skatepark !

À l'heure actuelle, le skatepark de Mirecourt regroupe une bonne vingtaine d'assidus pratiquants locaux de tout sexe, de 15 à 35 ans, auxquels s'ajoutent d'autres pratiquants des villes et villages alentours venant plus ponctuellement, notamment les week-ends, ainsi qu'un nombre important de jeunes enfants défiant les modules en trottinette ou bicyclette. Un chiffre qui pourrait aisément croître de manière significative avec un espace neuf, ou un gros rafraîchissement et déplacement des installations déjà en place, offrant ainsi un espace plus sécurisé pour les pratiquants.

En effet, mis à part à Épinal, qui jouit d'un skatepark bétonné depuis septembre 2010, ou encore à Thaon-les-Vosges, depuis février 2014, aucune autre commune dans un rayon de 30 à 40 km de Mirecourt ne dispose d'une installation à la hauteur de la popularité des sports de glisse urbaine ou tout bonnement d'un skatepark réellement praticable et en bon état, que ce soit à Charmes, Dompaire ou même Vittel. Ainsi, un nouveau skatepark au sein de la Cité des Luthiers, élaboré avec les pratiquants locaux, ou même une simple réfection judicieuse des modules actuellement en place et leur déplacement dans un lieu propice à leur pratique en cas de budget plus limité, pourrait attirer un public non négligeable à Mirecourt, en provenance des communes alentours. C'est également aujourd'hui un atout supplémentaire pour toute famille avec des enfants souhaitant s'installer durablement au sein de la commune, ou même simplement pour les touristes de passage avec des enfants souhaitant séjourner quelques jours dans la Cité des Luthiers pour sa culture et son histoire.

Il faut également prendre en considération qu'un skatepark en mauvais état est un frein à la progression des pratiquants. À l'heure où le skateboard devient un sport reconnu et où les clubs de Roller Derby pullulent aux quatre coins de la France (car il n'y a pas que le skateboard), le skatepark est, à l'instar d'un stade, d'un gymnase ou d'un court de tennis, le principal espace d'entraînement des pratiquants. Pour exemple, Clément Zannini, jeune skateur vittellois pratiquant son sport avec une prothèse à la jambe et aujourd'hui sponsorisé, qui a récemment été invité à skater lors d'une étape du championnat du monde de skateboard à Des Moines aux États-Unis, dans la section handisport, n'a d'autre choix que d'aller jusqu'à Nancy ou Épinal pour s'entraîner faute d'installations adéquates à proximité de son domicile. Avec son glorieux passé sportif, notamment du côté de l'Effort Basket ou du Handball Club, Mirecourt est une ville sportive par excellence. Que ce soit dans les sports collectifs ou les sports individuels comme la gymnastique, l'athlétisme, le tennis, le tennis de table, le karaté ou le judo, les clubs sportifs de la Cité des Luthiers ont toujours su se démarquer dans le paysage sportif régional ou national, et ce en dépit de la taille limitée de la commune, notamment grâce à des installations de qualité et au soutien de la municipalité. En semant un skatepark en son antre dès l'an 2000, l'exécutif alors en place à Mirecourt s'est érigé en précurseur dans les alentours, confortant alors son statut de ville sportive et dynamique. Malheureusement non entretenu et mal situé, la commune, tout comme les pratiquants, n'ont toutefois jamais vraiment pu récolter les fruits de cet investissement généreux mais trop maladroit. Les pratiques sportives ayant depuis évolué dans ce sens, il serait aujourd'hui de bon ton de rectifier le tir.

Pour ce, il faut en priorité déterminer si le budget alloué peut permettre l'implantation d'un skatepark tout en béton à Mirecourt, comme ce fut le cas au cours de la dernière décennie à Épinal, Thaon-les-Vosges, Nancy ou Saint-Dié, tous réalisés par la société Constructo suivant le besoin et le budget de ces communes (www.constructo.fr), ou si seule une réfection des modules déjà en place, réimplantés sur une aire saine et plane, est financièrement accessible (dans quel cas il serait plus judicieux de retrouver dans les archives municipales la société en charge du projet en 2000). D'autres entreprises peuvent être contactées pour des devis, notamment e2s-company.com ou betonfrance.fr/skate-park/ pour les skateparks en béton, ou alors hurricaneparks.com, woodstructure.com ou protec-sport.fr pour les skateparks modulables. Il faut toutefois noter qu'un skatepark en béton, tout aussi bien pensé que réalisé, attirera davantage de pratiquants et offrira ainsi plus de possibilités pour la commune, notamment l'organisation d'une compétition annuelle par notre prochaine association, un événement qui attire par exemple chaque été des personnes des quatre coins de la France à Épinal. Un espace neuf et sécurisé offrirait en prime la possibilité d'y dispenser des cours pour les novices, d'y voir par la suite des clubs se créer (skateboard, roller, BMX, trottinette, etc.) ou même d'y sonner prochainement le départ de la défunte et tant regrettée « rando roller » mirecurtienne !

En attendant, je vous invite à consulter le site abcskatepark.ridethefire.net/ qui vous donnera davantage de précisions et de détails quant aux possibilités que peut offrir votre budget prévisionnel.

Cordialement,
Yannick FREMIOT »



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